MON AVENIR

Trimestres manquants : comment limiter l'impact sur la retraite ?

Publié le 19 juillet 2021
La dépendance d’un proche, le chômage ou l’arrivée d’un enfant sont des événements qui peuvent vous amener à mettre votre carrière professionnelle entre parenthèses. Vous ne cotisez donc plus pour votre retraite. Tour d’horizon des aides et solutions existantes pour limiter l’impact de cette interruption sur le montant de votre future pension.

« À la naissance de mon premier enfant, j’ai cessé mon activité professionnelle. Je n’ai repris un travail qu’après l’entrée à l’école élémentaire de ma petite dernière, dix ans plus tard », témoigne Lucile, ancienne maman au foyer, aujourd’hui secrétaire médicale. Elle s’inquiète du montant de sa future pension alors que l’heure de la retraite approche.

172 trimestres pour une retraite à taux plein

Comme elle, chaque année, de nombreux Français parviennent à 62 ans, l’âge légal de départ à la retraite, sans avoir cotisé le nombre de trimestres requis (entre 160 et 172 trimestres, selon l’année de naissance). Même si un tiers d’entre eux attendent l’âge du taux plein automatique (entre 65 et 67 ans, selon l’année de naissance) pour cesser leur activité, le montant de leur pension sera tout même réduit car il est calculé sur la base du nombre de trimestres cotisés.

Bon à savoir
Vous souhaitez connaître le montant de votre future retraite ?
Rendez-vous sur www.info-retraite.fr et créez votre compte pour bénéficier de nombreux services :
  • un simulateur de retraite,
  • une information personnalisée sur votre retraite,
  • effectuer vos démarches en ligne.

Interruption de l’activité : comment compenser le manque à gagner ?

Dans certains cas spécifiques, les régimes de retraite ont mis en place des dispositifs de compensation pour limiter l’impact d’une interruption ou d’une forte diminution de l’activité professionnelle et donc des cotisations pour la retraite : 

  • Les parents au foyer, comme Lucile, peuvent se voir attribuer des trimestres supplémentaires au titre de la maternité (femmes) et de l'éducation de l'enfant (hommes et femmes). Le régime général et la MSA (agricole) accordent par exemple 8 trimestres par enfant. À partir du troisième enfant, certains régimes appliquent également une majoration de la pension. C’est le cas du régime général et de la MSA.
  • Les aidants familiaux peuvent bénéficier de trimestres supplémentaires, voire, dans certains cas, de dispositifs spécifiques pour leur départ à la retraite. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre régime de retraite !
  • Les personnes atteintes d’une incapacité de travail permanente d’au moins 50 % ou en situation d’inaptitude au travail reconnue bénéficient d’une retraite à taux plein dès qu’ils ont atteint l’âge légal de la retraite. Attention, ce dispositif ne concerne pas les fonctionnaires. 
  • Les chômeurs cotisent pour leur retraite, sous certaines conditions :
Vous ne relevez pas de ces situations ? Rassurez-vous ! Des solutions existent pour vous aider à compenser les répercussions financières des années d’« inactivité » volontaire ou subie :
  • La plus simple et la plus évidente : continuer de travailler, si cela est possible, quelques années supplémentaires.
  • Vous pouvez également procéder au rachat de trimestres (via le site de l’Assurance retraite ou de la MSA), à condition d’être âgé de moins de 66 ans et de ne pas être à la retraite.
Enfin vous pouvez souscrire une assurance vie ou un PER afin de vous constituer un revenu complémentaire pour la retraite (cf. encadré).

Quel que soit le niveau de revenu du ménage, la préparation de la retraite doit s’anticiper. Il existe des solutions adaptées à toutes les situations financières.

Pour trouver celle qui vous convient, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre conseiller mutualiste. Sur la base des informations et des documents que vous lui transmettrez, il pourra estimer le nombre d’années qu’il vous reste à travailler pour obtenir une retraite à taux plein et le montant de votre pension.
Il pourra également évaluer le montant du complément de revenu dont vous aurez besoin. Puis, il vous aidera à dégager un budget à consacrer chaque mois à votre future retraite et élaborera, avec vous, une stratégie de placement adaptée.

Si vos revenus sont modestes, le Plan épargne retraite individuel Carac (PERIn) constitue une solution intéressante, à plusieurs niveaux : 
  • Vous ne payez ni frais d’entrée, ni frais sur versement
  • Si vous ne payez pas d’impôts, vous pouvez désactiver l’option défiscalisation des versements. Ainsi, lorsque vous récupérerez votre épargne, vous bénéficierez d’une fiscalité plus avantageuse.
  • 1 000 euros sont nécessaires pour ouvrir le contrat. Ensuite, vous pouvez opter pour des versements réguliers via le prélèvement automatique (100 euros par mois minimum) ou des versements libres dès que vous avez épargné 1 000 euros.
Quels que soient les placements envisagés, gardez en tête que plus tôt vous mettrez en place des solutions pour votre retraite, moins l’effort financier à fournir sera important. »

Connaissez-vous l’assurance vieillesse des parents au foyer ?

Créé en 1972, ce dispositif permet aux parents au foyer et aux aidants familiaux de cotiser gratuitement, sur la base d’un smic, auprès du régime général de l’Assurance retraite. Pour en bénéficier, vous devez remplir les conditions suivantes :

  • avoir diminué ou cessé votre activité ;
  • ne pas dépasser le plafond de ressources correspondant à votre situation ;
  • si vous êtes aidant : vous occuper d’un proche présentant au moins 80 % d’incapacité permanente ou être en congé de proche aidant ;
  • si vous êtes parent au foyer : percevoir le complément familial, l’allocation de base, l’allocation journalière de présence parentale ou la prestation partagée d’éducation de l’enfant.

Vous ne remplissez pas les critères d’éligibilité ?

Vous pouvez choisir de cotiser volontairement à l’assurance vieillesse des parents au foyer. Vous devrez alors régler vous-même les cotisations.

Petites pensions : des mécanismes de solidarité existent

Malgré les bonifications, les majorations ou encore l’épargne personnelle, certaines personnes parviennent à la retraite avec une pension très faible.

En France, 6 % des personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (900 euros net par mois) ont plus de 65 ans. Ce taux, l’un des plus faibles d’Europe, s’explique en partie par les politiques sociales mises en œuvre ces dernières années. 

Le minimum contributif

Cette aide s’adresse à vous si :

  • vous relevez du régime général pour votre retraite,
  • vous avez validé tous vos trimestres,
  • vous avez atteint l’âge légal de départ à la retraite,
  • vous avez liquidé l’ensemble des régimes de retraite,
  • vos revenus mensuels ne dépassent pas 1 203,37 euros en 2021.

Comment en bénéficier ?

Votre caisse de retraite complétera automatiquement le montant de votre pension. 

À noter : les exploitants agricoles bénéficient de la majoration des petites retraites, et les fonctionnaires du minimum garanti.

L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA)

Cette aide s’adresse à vous si :

  • vous êtes retraité,
  • vous avez au moins 65 ans (62 ans en cas d’inaptitude ou d’incapacité permanente d’au moins 50 %),
  • votre conjoint(e) et vous avez liquidé toutes vos retraites et pension de réversion,
  • vos ressources ne dépassent le plafond défini par la Caisse nationale d’assurance vieillesse,
  • vous résidez sur le territoire français au moins six mois par an

Comment en bénéficier ?

Vous devez effectuer la demande auprès de votre Caisse d’assurance vieillesse.

Jérémy DAILLY, Responsable de la zone des Hauts-de-France

Responsable de la zone des Hauts-de-France, Jérémy Dailly a rejoint la Carac en 2014. Il a fait ses armes en tant que conseiller adhérents avant de devenir chargé de secteur. Aujourd’hui, il supervise l’action de ses collaborateurs sur l’ensemble de la zone et s’assure que les adhérents sont conseillés au mieux de leurs intérêts quel que soit le sujet : retraite, patrimoine, fiscalité…

Responsable de la zone des Hauts-de-France, Jérémy Dailly a rejoint la Carac en 2014. Il a fait ses armes en tant que conseiller adhérents avant de devenir chargé de secteur. Aujourd’hui, il supervise l’action de ses collaborateurs sur l’ensemble de la zone et s’assure que les adhérents sont conseillés au mieux de leurs intérêts quel que soit le sujet : retraite, patrimoine, fiscalité…

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